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L'histoire de la radioactivité

5 avril 2015 | Mirion Technologies

MARIE CURIE, HENRI BECQUEREL, WILHELM RÖNTGEN

Marie et Pierre Curie avec Henri Becquerel
Marie et Pierre Curie avec Henri Becquerel


La compréhension moderne de la radiation ionisante a commencé en 1895 avec Wilhelm Röntgen. Au cours de diverses expériences d'application de courants à différents tubes à vide, il a découvert que, bien que l'un d'entre eux soit recouvert d'un écran pour bloquer la lumière, des rayons semblaient le traverser pour réagir avec une solution de baryum sur un écran qu'il avait placé à proximité. Après plusieurs expériences, y compris la prise de la première photo (de la main de sa femme et du squelette de sa femme) avec les nouveaux rayons, il les a nommés « rayons X » temporairement pour désigner quelque chose d'indéterminé, et le nom est resté.

« Cela ressemblait au début à un nouveau type de lumière invisible. C'était clairement quelque chose de nouveau, quelque chose de non encore répertorié... » - WILHELM RÖNTGEN

Cette découverte a été suivie en 1896 par celle d'Henri Becquerel, qui a découvert que les sels d'uranium dégageaient naturellement des rayons similaires. Bien qu'il ait pensé à l'origine que les rayons étaient émis par les sels d'uranium phosphorescents après une exposition prolongée au soleil, il a finalement abandonné cette hypothèse. Grâce à une expérimentation plus poussée comprenant de l'uranium non phosphorescent, il a plutôt compris que c'était le matériau lui-même qui émettait un rayonnement.

Bien que ce soit Henri Becquerel qui ait découvert le phénomène, c'est son étudiante en doctorat, Marie Curie, qui l'a nommé : radioactivité. Elle poussera son travail de pionnière beaucoup plus loin avec les matériaux radioactifs, y compris la découverte d'éléments radioactifs supplémentaires : le thorium, le polonium et le radium. Elle a été récompensée par le prix Nobel deux fois, une fois en physique aux côtés d'Henri Becquerel et de son mari Pierre pour leur travail sur la radioactivité, et de nouveau des années plus tard en chimie pour sa découverte du radium et du polonium. Elle a également mené un travail de pionnière en radiologie, développant et déployant des machines à rayons X mobiles pour les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

« Nous ne devons pas oublier que lorsque le radium a été découvert, personne ne savait qu'il s'avérerait utile dans les hôpitaux. Ce travail était de la science pure. Et c'est bien la preuve que le travail scientifique ne doit pas être considéré du point de vue de son utilité directe. Il doit être fait pour lui-même, pour la beauté de la science, et il y a toujours la possibilité qu'une découverte scientifique devienne, comme le radium, un bienfait pour l'humanité. » - MARIE CURIE

Elle est morte en 1934 d'anémie aplastique, probablement développée après une exposition prolongée à divers matériaux radioactifs, dont les dangers ne seraient vraiment compris que longtemps après. En fait, ses papiers (et même son livre de cuisine) sont toujours hautement radioactifs et beaucoup sont jugés dangereux à manipuler, stockés dans des boîtes blindées qui nécessitent un équipement de protection pour être examiné en toute sécurité.

PEINTRES DE CADRAN DE MONTRE AU RADIUM

L'un des premiers événements majeurs à mettre en évidence les dangers des rayonnements ionisants était le cas des « Radium Girls », des travailleuses dont le travail était de peindre les cadrans de montre avec du radium. Bien que les effets des rayonnements ionisants aient été suffisamment soupçonnés pour que la direction de l'entreprise prenne des précautions, ils n'en ont offert aucune aux travailleuses dont le travail était de peindre les cadrans des montres. Beaucoup d'entre elles léchaient leurs pinceaux pour les mettre en forme correctement. Comme le corps humain traite le radium comme du calcium, il a ensuite été déposé dans les os et a entraîné une maladie due à la radioactivité. On ne sait pas combien de personnes sont mortes d'une exposition aux rayonnements.

Peintres de cadran de montre au radium au travail
Peintres de cadran de montre au radium au travail


Après le procès intenté par cinq des ouvrières à l'entreprise (United States Radium) et la publicité qui s'en est suivie, les risques pour la santé de l'exposition aux radiations ont été portés à l'attention du public. L'intérêt du public et la disponibilité d'un grand échantillon (jusqu'à 4 000 personnes employées dans la peinture de cadran au fil des ans) ont permis de mener la première étude à long terme sur l'exposition aux rayonnements. Finalement terminée en 1993, cette étude a fourni une mine d'informations sur l'effet à long terme de l'exposition aux rayonnements. Le cas a également provoqué des changements drastiques dans les domaines de la sécurité et de la responsabilité au travail et dans le domaine de la radioprotection, en relation avec les effets de santé et des problèmes de sécurité liés au travail avec des matières radioactives.

LE PROJET MANHATTAN ET LA GUERRE FROIDE

Le projet Manhattan, l'étude de cas entreprise pendant la Deuxième Guerre mondiale pour développer la première bombe atomique, a mené directement à la deuxième étude des effets de l'exposition aux rayonnements à long terme, à savoir l'étude des survivants aux bombes d'Hiroshima et de Nagasaki. Les bombardements, qui ont tué plus de 150 000 personnes (selon certaines estimations, le total serait plus proche de 245 000, voire plus), ont également laissé plus de 600 000 survivants (hibakusha, littéralement « personnes affectées par l'explosion » ), dont beaucoup ont été étudiés dans les années qui ont suivi. L'une des conclusions est qu'il ne semble pas y avoir eu d'augmentation des malformations congénitales chez ceux qui ont survécu aux explosions. Cependant, il y a eu environ 1 900 décès par cancer qui peuvent être directement attribuables aux bombardements.

L'essai Trinity (le premier essai d'une arme atomique) est l'explosion qui a lieu deux secondes après la détonation
L'essai Trinity (le premier essai d'une arme atomique) est l'explosion qui a lieu deux secondes après la détonation


Depuis la création et l'explosion des bombes atomiques, qui ont marqué le début de "l'ère atomique", beaucoup de choses ont changé dans notre compréhension et notre application des rayonnements et des matières radioactives. Tout au long de la guerre froide, il y a eu des expérimentations des deux côtés concernant les propriétés et les utilisations des matière radioactives dans divers réacteurs de recherche et sites annexes. Cette expérimentation cherchait à exploiter à la fois la pouvoir offensif stratégique des matières radioactives dans les armes nucléaires et les utilisations potentiellement utiles dans d'autres domaines tels que la médecine, la radiographie et autres.

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